Un homme inonde de ses larmes la longue tunique claire d’une femme vue de dos. Elle le sert dans ses bras et le console. Les mêmes personnages sont représentés une deuxième fois, mais inversés. L’homme, de dos habillé de noir, et la femme au visage radieux, représentée de face. Contre le bord droit de la toile, l’homme est représenté une troisième fois, tête en bas, comme précipité vers les enfers, dans un tourbillon de noirceur. Son visage est déformé par la souffrance. La scène se lit de droite à gauche. Dans l’espace laissé libre entre les corps, le peintre a tracé au pinceau le récit tour à tour plaintif et émerveillé de cette métamorphose. Le passage de la souffrance extrême à la félicité par la rencontre du peintre avec Amma, figure spirituelle de l’Inde contemporaine. La trame de fond est peinte selon une palette chaude et brillante. Les lettres sont tracées de façon très contrastée. Les phrases sont si serrées qu’elles forment un maillage de mots comme écrits dans l’urgence, jaillissant d’une âme affolée. « Il y a des milliers de phrases toutes faites inscrites dans mon mental », « les moyens humains dont je dispose sont trop limités ou inadéquats pour les canaliser sur le papier » écrit le peintre.
Jérôme Turpin peint depuis 2010 une série figurative où il se met lui-même en scène. Il réunit différents angles de vue d’un même récit quasi mythique pour lui – l’étreinte avec Amma -, en la décomposant. Comme si plusieurs caméras en donnaient à voir le champ et le contre-champ. Le peintre raconte sur une même toile et dans un temps raccourci, différents moments émotionnels et réels de sa vie. Comme dans une bande dessinée ou dans les peintures et vitraux du Moyen-âge. Les mêmes procédés sont utilisés dans trois autres œuvre de la collection. Le Darshan avec Amma et Jérôme, Amma vient en aide à l’Humanité tout entière et Ecartelé entre la problématique du haut et celle du bas. Jérôme Turpin est soutenu par l’association Egart.
L’artiste projette sur la toile ou la feuille blanche sa perception du réel. L’œuvre devient une fenêtre ouverte sur son monde intérieur.
Jérôme Turpin met en mots et en images les épisodes douloureux ou extraordinaires de sa vie. Comme ici l’étreinte avec Amma, figure spirituelle de l’Inde contemporaine. Sébastien Proust peint des rencontres de hasard ou des amis proches. Il se représente lui-même parfois : Homme-serrure, Bipolaire, Petite Lunaire... Il crée une galerie de personnages, entre portraits réels et portraits psychologiques.
Se promener dans la salle d’exposition comme dans un vrai musée, découvrir peintures, dessins et sculptures en 3D et écouter le conférencier présenter les cinq thèmes de la collection. Voilà ce que la galerie Art Sans Exclusion vous invite à vivre.