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Sans titre [WH.10] ♣

Wytze Jan Hingts

Sans titre [WH.10] ♣

crayons de couleurs sur papier, 50x65 cm
2018. © Photo J.Y. Gucia
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description

Un essaim de chiffres comme un vol d’abeille progresse sur une feuille vierge. Le tracé aux crayons multicolores est appuyé. Un point sépare ça et là les éléments par groupe, une virgule décimale ou un marqueur délimite des sections de suite de nombre. Dans ce nuage bourdonnant de signes, plus on s’approche du centre, plus les chiffres s’entremêlent et se chevauchent. Ils forment une maille de plus en plus dense. À l’inverse, les contours de l’essai sont aérés et les chiffres s’espacent, les séries s’isolent. Le coin, en haut à gauche de la feuille, est resté vierge. Ce coin vide provoque un appel d’air, un décrochage.
Wytze Jan Hingts développe une véritable poétique numérique. À travers une logique rigoureuse et des séries méticuleusement positionnées, il crée un algorithme personnel. Pour le composer, il utilise des dates de référence, des anniversaires, des heures et des combinaisons numériques à la signification plus secrète. Des lettres et des noms y sont parfois associés. Wytze Jan Hingts livre un langage codé sans en donner les clés. Ce qui émane de cette langue cryptée est une poésie dynamique du temps qui s’égrène. Les dessins de Wytze Jan Hingts ont été présentés par Egart à Nancy au sein de l’exposition Les Explorateurs, Arts et Nouveaux Territoires et au Centre Culturel de Malin en Belgique dans l’exposition Het Nieuwe Geneal conçu par Pierre Muhl et le studio Borgerstein en 2021. Il est soutenu par l’association Egart depuis 2018.

Les œuvres de Wytze Jan Hingts

La mécanique de l’art

L'artiste met au point un processus de fabrication précis dont l'œuvre va garder la trace. Celle de la main qui fait et celle du mode opératoire.

Gaël Dufrène part d'un premier modèle qu'il dessine, l'agrandit souvent. Il assemble parfois plusieurs vues qu'il retravaille en couleur. La légende fait partie intégrante du dessin. Anna Zemánková découpe papiers et tissus, parfois ciselés en relief, et crée d’étranges et complexes structures végétales. ACM crée une œuvre en expansion à partir d'éléments de métal récupérés, oxydés et assemblés. Les modules dessinés par Simon Le Fur sont répartis sur la feuille comme des sculptures dans un espace d'exposition avec certaines réminiscences du geste du graffeur qu'il fut, au début de sa pratique. Jill Gallieni dessine à l'encre des formes imbriquées qui prolifèrent comme des bulles de paroles incantatoires. Les variations de couleurs structurent l'espace. Wytze Hingst compose des séries de dates, heures et codes, parfois combinées à des lettres. La surimpression de plages de couleur produit des mouvements visuels à haut pouvoir poétique. Chez Hélène Fontana, le motif du visage humain est multiplié à l'infini, tout comme celui des objets, lunettes, chaussures, chapeaux... Une façon de signifier en creux l'absence et la disparition. Mécanicien, Ezékiel Messou, trace à même les murs, puis sur des cahiers d'écolier, le schéma des machines à coudre qu'il doit réparer, comme une collection dessinée. Béatrice Dromas a choisi la technique du collage, comme avec la série des Cœurs - râpé, pressé, épinglé - pour rendre compte de la violence des émotions, ou la série Dissociation, par une approche fractionnée du réel.

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