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Génération ♣

Hélène Fontana

Génération ♣

Impression encre de chine et feutre sur papier, 70x50cm
2017 © Photo P. Bouvier
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Deux colliers de perles ondulent en spirale. Chaque perle est un visage dessiné au feutre. Un visage sommaire dont on distingue le nez, la bouche, les yeux et les oreilles. Hélène Fontana enfile les têtes comme on enfile les perles sur un chapelet. Les deux colliers, côte à côte, forment des boucles. Le tracé est fin et minutieux. Hélène Fontana travaille la ligne. Une ligne renforcée par endroits par un trait d’encre épais, dilué dans l’eau. Ce lavis d’encre ombre certaines courbes et donne de la profondeur au mouvement ondoyant.

Hélène Fontana utilise la tête de forme ovale, comme unité de son langage. C’est une lettre, une note. Elle compose ses dessins à partir de ce motif récurrent qu’elle répète et combine. Les têtes sont donc simplifiées et très similaires. Leurs similitudes sous-entendent des filiations et des hérédités. Une trame commune. Les deux chaînes en spirale pourraient être alors, plutôt que des colliers, les deux brins d’une hélice d’ADN. L’ADN est la mémoire génétique. Il identifie et singularise, tout en rappelant la longue chaîne héréditaire reliant les générations. Générations ni tout à fait différentes, ni tout à fait identiques. Face à l’acquis, le gène est l’inné dont on peut se départir. Hélène Fontana, à travers ses accumulations et la répétition de motifs encéphales, dessine des lignes et des lignées. Elle égrène les membres d’une même et grande famille.

Les œuvres de Hélène Fontana

La mécanique de l’art

L'artiste met au point un processus de fabrication précis dont l'œuvre va garder la trace. Celle de la main qui fait et celle du mode opératoire.

Gaël Dufrène part d'un premier modèle qu'il dessine, l'agrandit souvent. Il assemble parfois plusieurs vues qu'il retravaille en couleur. La légende fait partie intégrante du dessin. Anna Zemánková découpe papiers et tissus, parfois ciselés en relief, et crée d’étranges et complexes structures végétales. ACM crée une œuvre en expansion à partir d'éléments de métal récupérés, oxydés et assemblés. Les modules dessinés par Simon Le Fur sont répartis sur la feuille comme des sculptures dans un espace d'exposition avec certaines réminiscences du geste du graffeur qu'il fut, au début de sa pratique. Jill Gallieni dessine à l'encre des formes imbriquées qui prolifèrent comme des bulles de paroles incantatoires. Les variations de couleurs structurent l'espace. Wytze Hingst compose des séries de dates, heures et codes, parfois combinées à des lettres. La surimpression de plages de couleur produit des mouvements visuels à haut pouvoir poétique. Chez Hélène Fontana, le motif du visage humain est multiplié à l'infini, tout comme celui des objets, lunettes, chaussures, chapeaux... Une façon de signifier en creux l'absence et la disparition. Mécanicien, Ezékiel Messou, trace à même les murs, puis sur des cahiers d'écolier, le schéma des machines à coudre qu'il doit réparer, comme une collection dessinée. Béatrice Dromas a choisi la technique du collage, comme avec la série des Cœurs - râpé, pressé, épinglé - pour rendre compte de la violence des émotions, ou la série Dissociation, par une approche fractionnée du réel.

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