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Infortune ♣

Hélène Fontana

Infortune ♣

Feutre sur papier, 70x50 cm
2017 © Photo P. Bouvier
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La roue du destin n’en finit pas de tourner. La machine est en route et on ne peut l’arrêter. Dessinée au feutre sur papier vierge, cette roue immense est composée de plusieurs dizaines de visages, comme autant de maillons d’une longue chaîne. Les têtes ovales, minuscules, s’alignent et s’organisent en file indienne. Elles forment un engrenage qui s’enroule sur lui-même en spirale, aspiré par une force centrifuge. La roue d’Infortune absorbe les êtres, chaînons d’une destinée en marche qu’ils ne peuvent contrôler.

Hélène Fontana utilise le visage humain comme motif récurrent qu’elle multiplie et additionne. Elle employait déjà l’accumulation dans ses installations des années 80. Les paquets de linge, les lunettes, les chaussures, s’empilaient en mur ou en montagne, signifiant en creux l’absence et la disparition. Les éléments de ses dessins comme de ses installations sont interchangeables et solidaires entre eux. Les masses uniformisées, les visages dont l’identité est gommée, sont réifiés. Ils forment une foule anonyme, indistincte, mais partageant un destin commun. Comme celle de Christian Boltanski, l’œuvre d’Hélène Fontana rejoint deux grands thèmes qui ont fortement marqué l’art au XXème siècle, la mémoire et l’oubli. L’arrière-plan historique des violences de masses et des traumatismes collectifs se fait alors, selon les œuvres, plus ou moins explicite dans une tentative délibérée d’interroger la place de l’intime et du destin individuel.

Les œuvres de Hélène Fontana

La mécanique de l’art

L'artiste met au point un processus de fabrication précis dont l'œuvre va garder la trace. Celle de la main qui fait et celle du mode opératoire.

Gaël Dufrène part d'un premier modèle qu'il dessine, l'agrandit souvent. Il assemble parfois plusieurs vues qu'il retravaille en couleur. La légende fait partie intégrante du dessin. Anna Zemánková découpe papiers et tissus, parfois ciselés en relief, et crée d’étranges et complexes structures végétales. ACM crée une œuvre en expansion à partir d'éléments de métal récupérés, oxydés et assemblés. Les modules dessinés par Simon Le Fur sont répartis sur la feuille comme des sculptures dans un espace d'exposition avec certaines réminiscences du geste du graffeur qu'il fut, au début de sa pratique. Jill Gallieni dessine à l'encre des formes imbriquées qui prolifèrent comme des bulles de paroles incantatoires. Les variations de couleurs structurent l'espace. Wytze Hingst compose des séries de dates, heures et codes, parfois combinées à des lettres. La surimpression de plages de couleur produit des mouvements visuels à haut pouvoir poétique. Chez Hélène Fontana, le motif du visage humain est multiplié à l'infini, tout comme celui des objets, lunettes, chaussures, chapeaux... Une façon de signifier en creux l'absence et la disparition. Mécanicien, Ezékiel Messou, trace à même les murs, puis sur des cahiers d'écolier, le schéma des machines à coudre qu'il doit réparer, comme une collection dessinée. Béatrice Dromas a choisi la technique du collage, comme avec la série des Cœurs - râpé, pressé, épinglé - pour rendre compte de la violence des émotions, ou la série Dissociation, par une approche fractionnée du réel.

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