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Cœur pressé ♣

Béatrice Dromas

Cœur pressé ♣

Acrylique et feutre sur papier, 48x36 cm
2018. © Photo Jean-Louis Losi
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Aïe, aïe, aïe ! Sur une table de cuisine, un douloureux breuvage se prépare devant nous. Pour en extraire le jus, un cœur anatomique frais et vif est vigoureusement comprimé sur un presse-agrume. La main, décidée, enfonce ses doigts dans la chair et imprime le mouvement. De petites hachures au crayon en indiquent la rotation tandis que de fines gouttes de sang éclaboussent la scène et retombent dans le récipient. L’arrière-plan entièrement vierge permet que toute l’attention soit concentrée sur l’action en cours. Les couleurs, fluides et aqueuses, tout en transparence, remplissent des formes aux contours nets et noirs et rappellent l’univers de l’illustration et du carnet de voyage.

Dans sa série des « Cœurs », Béatrice Dromas recourt à l’humour noir et à la métaphore quasi surréaliste pour évoquer la violence des sentiments. Les souffrances du cœur sont ainsi matérialisées au pied de la lettre. Chagrin d’amour, trahison, angoisses… De la même série, le Fonds Art Sans Exclusion conserve le dessin Cœur râpé dans lequel le myocarde remplace le parmesan ! Ces deux dessins ont été présentés dans l’exposition « Brut ! Génies insolites et artistes hors les normes » au Miroir, à Poitiers en 2023. Béatrice Dromas est lauréate EgArt 2020.

Les œuvres de Béatrice Dromas

La mécanique de l’art

L'artiste met au point un processus de fabrication précis dont l'œuvre va garder la trace. Celle de la main qui fait et celle du mode opératoire.

Gaël Dufrène part d'un premier modèle qu'il dessine, l'agrandit souvent. Il assemble parfois plusieurs vues qu'il retravaille en couleur. La légende fait partie intégrante du dessin. Anna Zemánková découpe papiers et tissus, parfois ciselés en relief, et crée d’étranges et complexes structures végétales. ACM crée une œuvre en expansion à partir d'éléments de métal récupérés, oxydés et assemblés. Les modules dessinés par Simon Le Fur sont répartis sur la feuille comme des sculptures dans un espace d'exposition avec certaines réminiscences du geste du graffeur qu'il fut, au début de sa pratique. Jill Gallieni dessine à l'encre des formes imbriquées qui prolifèrent comme des bulles de paroles incantatoires. Les variations de couleurs structurent l'espace. Wytze Hingst compose des séries de dates, heures et codes, parfois combinées à des lettres. La surimpression de plages de couleur produit des mouvements visuels à haut pouvoir poétique. Chez Hélène Fontana, le motif du visage humain est multiplié à l'infini, tout comme celui des objets, lunettes, chaussures, chapeaux... Une façon de signifier en creux l'absence et la disparition. Mécanicien, Ezékiel Messou, trace à même les murs, puis sur des cahiers d'écolier, le schéma des machines à coudre qu'il doit réparer, comme une collection dessinée. Béatrice Dromas a choisi la technique du collage, comme avec la série des Cœurs - râpé, pressé, épinglé - pour rendre compte de la violence des émotions, ou la série Dissociation, par une approche fractionnée du réel.

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Se promener dans la salle d’exposition comme dans un vrai musée, découvrir peintures, dessins et sculptures en 3D et écouter le conférencier présenter les cinq thèmes de la collection. Voilà ce que la galerie Art Sans Exclusion vous invite à vivre.

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