Qu’il est bon de se retrouver autour d’un repas ! Dans cette vue d’une salle à manger aux murs d’une couleur éclatante, onze convives sont réunis autour d’une grande table rectangulaire. Travaillée au pastel gras, dans de grands aplats vifs, la scène est vue depuis le plafond. En bout de table, deux personnes président, tandis que sur les côtés, cinq convives font face à quatre autres. Les silhouettes sans visage sont simplifiées au maximum, différenciées seulement par leur taille et la couleur de leurs vêtements. Peut-être pour signifier leur unité dans ce moment de convivialité ou pour insister sur leur lien de parenté. Devant chacune d’elles, une assiette, comme un point de lumière, est posée. Tout autour, des formes carrées, porte, fenêtres et autres éléments de mobilier, complètent le décor.
Sans ombre, ni modelé, Guillaume Chocu dessine dans un style naïf et dépouillé des épisodes de la vie ordinaire. Des épisodes d’interactions sociales surtout. Ces scènes, comme extraites d’un journal dessiné, témoignent d’un quotidien d’apparence simple, mais dont les codes sociaux sont sans cesse à déchiffrer, à mémoriser et à recomposer en les couchant sur le papier.
Guillaume Chocu est lauréat EgArt 2020. Le Fonds Art Sans Exclusion a acquis deux autres grands pastel mettant en scène une séance de piscine et un cours de théâtre. En 2024, il a aussi acquis un grand carnet en forme de leporello haut en couleurs.
Comme dans les haïkus, ces petits poèmes puissants et brefs, l'artiste développe une œuvre vibrante qui célèbre l'évanescence des choses.
La haute montagne de Najia Mehadji se désagrège et tombe en flocons. Seule demeure une poussière céleste. René Guisset construit un carrousel comme une stèle à la vie quotidienne d'un monde rural disparu. Anselme Boix-Vives, poète mystique, peint une ode à la nature et le petit peuple mi-humain, mi-animal qui y a trouvé refuge. Comme dans un songe, les visages et les plantes hybrides de Thérèse Bonnelalbay s’évaporent. Seule demeure une trace légère, une graphie secrète. Sonia Lawniczak fait surgir sur la toile ou la feuille des vues de villes à la dérive, évocation de pays rêvés ou parcourus. L'œuvre d'un Grégoire Koutsandréou est une promenade au cœur de territoires imaginaires. Guillaume Chocu invente un monde de silence où les êtres se meuvent en apesanteur. Jean Pous grave les figures d’une humanité heureuse, en osmose avec la nature.
Se promener dans la salle d’exposition comme dans un vrai musée, découvrir peintures, dessins et sculptures en 3D et écouter le conférencier présenter les cinq thèmes de la collection. Voilà ce que la galerie Art Sans Exclusion vous invite à vivre.