Machine désuète, vaisseau abandonné ou architecture dystopique ? Le temps ici a fait son œuvre… Cette structure cuivrée complexe, réalisée à partir d’un assemblage d’éléments métalliques, de pièces industrielles et de composants électroniques, est bien énigmatique. Sur une base étroite, à partir de laquelle émergent plusieurs bras métalliques, un désordre organisé se déploie dans toutes les directions. Les vis, ressorts et rouages sont usés, rouillés, patinés. Certains éléments disparates sont suspendus ou fragilement attachés. Une petite bobine de fil rouge contraste avec l’aspect terne et rouillé de l’ensemble. Faussement chaotique, et étonnamment organique, c’est une ruine technologique qui se présente à nous. Un vestige de l’archéologie du futur.
Travaillé par la question du temps et de ses ravages, A.C.M. construit ses architectures à partir de matériaux mis au rebut qu’il récupère, accumule et réinvestit. Il dévoile ainsi leur potentiel inexploité. Chaque élément est poncé, oxydé, puis assemblé et soudé. Ainsi, A.C.M. conjure l’obsolescence. Chaque élément recyclé, individuellement inutile et hors d’usage, trouve sa résurrection dans son assemblage avec les autres. Ainsi il se métamorphose en architecture solidaire et fantastique.
Les œuvres d’A.C.M. sont présentes dans les collections de musées prestigieux dont le Centre Pompidou, musée national d’art moderne à Paris et le LaM, musée d’art contemporain, d’art moderne et d’art brut de Lille-Villeneuve d’Ascq.
L'artiste met au point un processus de fabrication précis dont l'œuvre va garder la trace. Celle de la main qui fait et celle du mode opératoire.
Gaël Dufrène part d'un premier modèle qu'il dessine, l'agrandit souvent. Il assemble parfois plusieurs vues qu'il retravaille en couleur. La légende fait partie intégrante du dessin. Anna Zemánková découpe papiers et tissus, parfois ciselés en relief, et crée d’étranges et complexes structures végétales. ACM crée une œuvre en expansion à partir d'éléments de métal récupérés, oxydés et assemblés. Les modules dessinés par Simon Le Fur sont répartis sur la feuille comme des sculptures dans un espace d'exposition avec certaines réminiscences du geste du graffeur qu'il fut, au début de sa pratique. Jill Gallieni dessine à l'encre des formes imbriquées qui prolifèrent comme des bulles de paroles incantatoires. Les variations de couleurs structurent l'espace. Wytze Hingst compose des séries de dates, heures et codes, parfois combinées à des lettres. La surimpression de plages de couleur produit des mouvements visuels à haut pouvoir poétique. Chez Hélène Fontana, le motif du visage humain est multiplié à l'infini, tout comme celui des objets, lunettes, chaussures, chapeaux... Une façon de signifier en creux l'absence et la disparition. Mécanicien, Ezékiel Messou, trace à même les murs, puis sur des cahiers d'écolier, le schéma des machines à coudre qu'il doit réparer, comme une collection dessinée. Béatrice Dromas a choisi la technique du collage, comme avec la série des Cœurs - râpé, pressé, épinglé - pour rendre compte de la violence des émotions, ou la série Dissociation, par une approche fractionnée du réel.
Se promener dans la salle d’exposition comme dans un vrai musée, découvrir peintures, dessins et sculptures en 3D et écouter le conférencier présenter les cinq thèmes de la collection. Voilà ce que la galerie Art Sans Exclusion vous invite à vivre.