Est-elle contrariée ou interpellée ? Buste de face, jambes croisées légèrement de trois quarts, une femme nue lance un regard frontal. Elle vient de se retourner, comme alertée par une présence. Prim’s est debout au centre de la toile. Dans une posture audacieuse. Point sur la hanche gauche, elle scrute. Son corps, comme sa chevelure blonde, sont peints dans des tons chauds et solaires. Ses seins plus foncés sont dessinés de face comme sur certaines statues africaines traditionnelles. Le pubis est signifié par un simple triangle noir. La silhouette semble surgir du fond grâce aux contours épais et appuyés qui creusent l’espace de la toile. Le visage est plus clair, comme éclairé par une lampe invisible. Le regard est droit, le nez long et les lèvres épaisses et pulpeuses. Elle porte du vernis sur les ongles des mains et des orteils. Les coups de pinceaux vifs donnent à ce portrait énergie, expressivité et spontanéité. Dans le coin en bas à droite de la toile, l’artiste signe de ses initiales SP.

Sébastien Proust a fait de cette composition à personnage unique se détachant sur un fond en aplat, son motif de prédilection. La figure humaine est son sujet. La Dormeuse, Saltimbanque, Charisme, Closette, Bipolarité… Chaque personnage dévoile peut-être une facette de la propre personnalité de l’artiste. Ou des rencontres de hasard. Chaque personnage est peint de manière vive, expressionniste même. Et rappelle les portraits fauves de Matisse. L’artiste a rejoint en 2008 les ateliers d’arts plastiques du centre Jean-Wier à Suresnes. Prim’s a été publiée en pleine page dans le hors-série L’Art-Thérapie aujourd’hui, édité en novembre 2017 par le magazine Artension. Sébastien Proust a été révélé par Egart.