En 1965, Jean Pous a 90 ans. Il grave sur un galet un promeneur. Une des multiples figures qu’il aime à dessiner, d’une humanité heureuse, en osmose avec la nature. L’homme aux grands yeux est coiffé d’un béret. Une longue rangée de boutons orne sa tunique. Du sillon profond de la silhouette tracée dans la pierre, irradie un faisceau de rayons grattés, au tracé haletant. Ces rayons légers auréolent l’homme au béret et lui donnent mouvement et profondeur. Se repose-t-il couché dans le foin ou flâne-t-il sur les chemins du Roussillon entouré d’herbes folles ?

Jean Pous se laisse guider par la forme de chaque pierre trouvée, silex, granit ou ardoise. Il développe une œuvre immédiate et bucolique inspiré par le monde qui l’entoure. Le tracé tantôt profond tantôt effleuré rappelle le trait spontané et aérien des encres de Thérèse Bonnelalbay, autre artiste de la collection. En 1971, l’exposition « Jean Pous ou l’Art brut d’un jeune sculpteur de 96 ans » est organisée au Musée d’Art Moderne de Céret dans les Pyrénées-Orientales. Représenté au sein de la Collection de l’Art brut à Lausanne, l’artiste est répertorié dans les Cahiers de l’Art Brut, fascicule n° 20.