Tout est étrangement calme… Est-ce le calme avant la tempête ? La palette est sourde et froide. Au centre de l’image, deux wagons l’un derrière l’autre, sont immobilisés sur un pont-rail. A l’avant, sur la gauche, un troisième wagon est saisi par le pinceau de l’artiste, à l’instant même de sa chute.
Le drame a déjà eu lieu. Des débris se détachent et accompagnent l’écroulement de la voie ferrée. L’arrière-plan est d’un bleu-gris uniforme, évoquant un ciel de plomb, calme mais sombre, sans aucun détail de paysage. Au sol, seule une terre brunâtre évoque un sol aride, indéfini. Le contraste entre le mouvement du wagon en chute et l’immobilité du reste du train souligne la fragilité du convoi et l’inévitable rupture qui est sur le point de se produire. L’accident crée une tension toute particulière dans l’image.
Le chemin de fer est un motif couramment utilisé en art, comme dans l’œuvre du peintre Anselm Kieffer pour lequel il évoque les grandes tragédies du XXe siècle. Une façon de symboliser la mémoire des peuples et le destin en marche. Si la grande Histoire est souvent racontée dans les livres comme une grande progression linéaire et positive, elle trouve ici sa fin tragique. Le chemin vers le progrès est brutalement brisé. Le fond monochrome, utilisé aussi par un peintre comme Djamel Tatah, évoque le vide et aussi l’intemporalité d’une scène sans date ni lieu. Décontextualisé, le drame est d’autant plus universel.
A travers la mise en scène d’architectures flottantes et suspendues, souvent délabrées, Sonia Lawniczak évoque l’abandon et la fatalité, le déséquilibre et l’effondrement. Elle combine graphisme réaliste, au rendu quasi photographique, et atmosphère éthérée plus proche du réalisme mental. Sonia Lawniczak est lauréate EgArt 2020
Comme dans les haïkus, ces petits poèmes puissants et brefs, l'artiste développe une œuvre vibrante qui célèbre l'évanescence des choses.
La haute montagne de Najia Mehadji se désagrège et tombe en flocons. Seule demeure une poussière céleste. René Guisset construit un carrousel comme une stèle à la vie quotidienne d'un monde rural disparu. Anselme Boix-Vives, poète mystique, peint une ode à la nature et le petit peuple mi-humain, mi-animal qui y a trouvé refuge. Comme dans un songe, les visages et les plantes hybrides de Thérèse Bonnelalbay s’évaporent. Seule demeure une trace légère, une graphie secrète. Sonia Lawniczak fait surgir sur la toile ou la feuille des vues de villes à la dérive, évocation de pays rêvés ou parcourus. L'œuvre d'un Grégoire Koutsandréou est une promenade au cœur de territoires imaginaires. Guillaume Chocu invente un monde de silence où les êtres se meuvent en apesanteur. Jean Pous grave les figures d’une humanité heureuse, en osmose avec la nature.
Se promener dans la salle d’exposition comme dans un vrai musée, découvrir peintures, dessins et sculptures en 3D et écouter le conférencier présenter les cinq thèmes de la collection. Voilà ce que la galerie Art Sans Exclusion vous invite à vivre.