Un homme s’éloigne, en tout cas tourne le dos au spectateur. Il est coiffé d’une toque. Son buste occupe presque tout l’espace de la feuille. Son visage est comme éclairé par la Lune. Il est peint de profil et regarde vers un ailleurs situé loin vers la droite. Cherche-t-il son chemin ? Il semble déjà décidé à s’éloigner. A fuir même. Dans un camaïeu froid, son bras droit au premier plan éclaire l’ensemble. La silhouette de l’homme est cernée d’un trait épais et sombre. En bas à gauche de la toile, l’artiste signe de ses initiales, SP.

Comment ne pas penser au sens figuré de l’adjectif « toqué » ? Ne dit-on pas d’un homme toqué qu’il est loufoque, bizarre, à la marge ? Il peut être aussi piqué, épris et fou d’amour. Ou capable de tout abandonner pour une toquade ? Ou est-ce son étrangeté qui le pousse à tourner le dos au monde ? Ce sont tantôt les mouvements de l’âme – Petite lunaire, S’interroge, Discordance – , tantôt des portraits type que peint Sébastien Proust, Le Jeune, La femme aux cheveux blancs, Transgenre, Le flic, Le voyou. Ces figures de caractères, comme au théâtre ou dans les caricatures, sont le socle commun des sentiments – la fierté, la peur, l’amour, le doute – et d’états – la jeunesse, la vieillesse, la transition. Sébastien Proust complète ainsi au fil de ses peintures, une large galerie de personnages pour s’approcher au plus près de la vérité humaine. Il a participé à de nombreuses expositions collectives. Ses œuvres ont été montrées, avec celles d’autres artistes de l’association Egart à la galerie In Between à Paris en 2014. Elles ont aussi été plusieurs fois exposées en Bourgogne à Ciry-le-Noble, Montceau-les-Mines et au Festival Dépareillé de Génelard en 2019. Sébastien Proust est soutenu par Egart.