Un paon tracé au feutre bleu. Un paon à l’œil rond et au long bec est représenté de profil dans la partie supérieure droite d’une simple feuille de papier blanc. André Robillard, artiste fasciné par l’espace cosmique, l’est aussi par le monde animal. Chiens, coqs, renards, chats, serpents, et même dinosaures se retrouvent dans son Œuvre, qu’ils soient familiers ou sauvages, exotiques ou même carrément préhistoriques. Sur la tête du paon, se dressent les lignes ondulantes d’une aigrette échevelée. Tout le corps est recouvert d’un mouchetis de points, petits à-coups de feutre. Le plumage de la queue à longue traîne se dresse en éventail et se poursuit hors-cadre. Il est décoré de ces gros points bleus dont la nature a pourvu cet animal extraordinaire et majestueux. L’oiseau se tient sur un perchoir suspendu dans l’espace de la feuille et sous lequel est indiqué dans un cartouche, la légende écrite de la main de l’artiste, « le paon indien ». Comme en écho à un second cartouche situé en bas de la feuille qui porte la signature de l’artiste. Une bordure tracée au feutre, à motif de demi-sphère dans les angles, encadre l’œuvre comme dans les enluminures.

L’intérêt de l’artiste pour la faune, déjà aiguisé par les promenades en forêt de son enfance près d’Orléans, se porte vers des animaux domestiques – comme la petite chienne dessinée en bas à droite de la toile « La conquête spatiale soviétique », conservée dans la collection. Et aussi vers des animaux venus des pays lointains comme avec ce paon originaire de l’Inde du Rajasthan. L’artiste a développé une série de silhouettes d’animaux découpées dans des planches de bois, puis décorées au feutre, les oiseaux en particulier. En partie depuis sa découverte des sculptures animalières de l’artiste Auguste Forestier lors d’une visite à la Collection de l’Art brut de Lausanne en 1977. Ayant installé une volière chez lui, André Robillard aime à s’entourer de canaris et mandarins qu’il transporte avec lui, dans des cages, lorsqu’il voyage. Peut-être pour leur chant, car l’artiste est aussi musicien. Il a séjourné quelques jours à la Fabuloserie de Dicy en 2018 et a clôturé sa résidence par une représentation de son spectacle « André Robillard se raconte en musique », sa perruche préférée à ses côtés, sur scène.