Délicatement dessinée en creux dans la pierre, une femme à la coiffe sourit. À 87 ans, Jean Pous entreprend de graver des galets pour les offrir à ses proches. Soit quelque mille cinq cent, jusqu’à la fin de sa vie. Pour réaliser cette « Dame à la coiffe » au large sourire et aux courbes féminines, Jean Pous a choisi un lourd galet de forme presque ovale. Le visage est tracé au burin de façon stylisée et immédiate dans le geste. Sur la tête, un petit couvre-chef arrondi est posé. Il s’agit certainement du bonnet catalan que l’on gonfle parfois d’un peigne pour apporter volume et hauteur. Une coiffe traditionnellement portée par les femmes des Pyrénées et du Roussillon, où Jean Pous passera toute sa vie. Sur un autre galet conservé dans la collection, l’artiste coiffe un homme d’un béret qui est aussi un couvre-chef masculin traditionnel. L’artiste grave au gré de ses rencontres et de ses promenades, des personnages du quotidien, issus du monde rural. Et aussi des animaux et des fleurs.
Artiste contemplatif, il glane ses galets sur les bords du Tech et se laisse inspirer par leurs formes. Il débute son Oeuvre tardivement. Avec l’âge et la difficulté de travailler la pierre, il développe aussi un travail sur papier, au crayon de couleur, au stylo à bille ou à l’aquarelle. Une œuvre tout aussi prolifique de plus d’un millier de dessins reprenant les thèmes chers au flâneur qu’il est, et qui donne à contempler la figure d’une humanité heureuse en osmose avec la nature. Son œuvre est représentée au sein de la Collection de l’Art brut à Lausanne, du Musée de la Création Franche de Bègles et de la collection L’Aracine au LaM Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut de Lille-Villeneuve d’Ascq. En 2018, plusieurs galets gravés ont été présentés au Musée Cécile Sabourdy au sein de l’exposition « L’éloge de l’étrange ».
Comme dans les haïkus japonais, ces petits poèmes puissants et brefs, l’artiste développe une oeuvre vibrante qui célèbre l’évanescence des choses.
René Guisset construit un carrousel qui met en scène la vie quotidienne d’un monde rural parfois disparu.
Jean Pous grave les figures d’une humanité heureuse, en osmose avec la nature. L’oeuvre de Grégoire Koutsandréou est une promenade au coeur de territoires imaginaires. Comme dans un songe, les visages et les plantes hybrides de Thérèse Bonnelalbay s’évaporent. Seule demeure une trace légère, une graphie secrète.
Se promener dans la salle d’exposition comme dans un vrai musée, découvrir peintures, dessins et sculptures en 3D et écouter le conférencier présenter les cinq thèmes de la collection. Voilà ce que la galerie Art Sans Exclusion vous invite à vivre.