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Simon Le Fur

Simon Le Fur est né en 1989 à Nantes (Loire-Atlantique). De son processus de création, l’artiste dit : « Je dessine, et c’est tout ». Mais il produit des séries de dessins complexes, d’une grande subtilité, dans lesquels il met en scène différents modules répartis dans l’espace de la feuille. Savamment construits, ils vibrent tantôt comme des sculptures dans un espace d’exposition physique, tantôt comme les éléments inintelligibles d’un processus mental.

Parfois, la perspective cavalière suggère un espace naturel, un paysage de grottes et d’herbes folles, avec certaines réminiscences du geste du graffeur qu’il fut, au début de sa pratique, dans des espaces extérieurs trouvés. Parfois, le schéma technique prend le pas, avec des légendes volontairement décalées et mystérieuses, aux imprononçables suites de consonnes… « C’est une légende, mais ça ne veut rien dire », explique-t-il.

Travaillées au feutre et à l’encre dans un jeu chromatique poussé, ces suites sur papier émerveillent par leur délicatesse. Ces architectoniques improbables, peut-être destinées à être réalisées un jour en trois dimensions, résonnent comme en écho aux mots-clés qu’il inscrit dans des bulles, sur des fiches de papier et emporte avec lui, pour se souvenir des actions qu’il doit réaliser dans une journée. Comme si le dessin, le temps, l’espace et l’inscription de soi dans le monde de la société des hommes n’étaient qu’une seule et même chose, à capturer.

Simon Le Fur est lauréat 2020 de l’association EgArt. Le Fonds Art Sans Exclusion a acquis une importante série d’œuvres sur papier. Son travail a été présenté dans l’exposition d’art brut et d’art actuel « Het Nieuwe Geniaal » en janvier 2022 à Malines (Belgique), à l’initiative du Studio Borgerstein. En 2024, il a été sélectionné par les Amis du musée d’art de Nantes dans le cadre de la Biennale de la jeune création en 2024.

La mécanique de l’art

L'artiste met au point un processus de fabrication précis dont l'œuvre va garder la trace. Celle de la main qui fait et celle du mode opératoire.

Gaël Dufrène part d'un premier modèle qu'il dessine, l'agrandit souvent. Il assemble parfois plusieurs vues qu'il retravaille en couleur. La légende fait partie intégrante du dessin. Anna Zemánková découpe papiers et tissus, parfois ciselés en relief, et crée d’étranges et complexes structures végétales. ACM crée une œuvre en expansion à partir d'éléments de métal récupérés, oxydés et assemblés. Les modules dessinés par Simon Le Fur sont répartis sur la feuille comme des sculptures dans un espace d'exposition avec certaines réminiscences du geste du graffeur qu'il fut, au début de sa pratique. Jill Gallieni dessine à l'encre des formes imbriquées qui prolifèrent comme des bulles de paroles incantatoires. Les variations de couleurs structurent l'espace. Wytze Hingst compose des séries de dates, heures et codes, parfois combinées à des lettres. La surimpression de plages de couleur produit des mouvements visuels à haut pouvoir poétique. Chez Hélène Fontana, le motif du visage humain est multiplié à l'infini, tout comme celui des objets, lunettes, chaussures, chapeaux... Une façon de signifier en creux l'absence et la disparition. Mécanicien, Ezékiel Messou, trace à même les murs, puis sur des cahiers d'écolier, le schéma des machines à coudre qu'il doit réparer, comme une collection dessinée. Béatrice Dromas a choisi la technique du collage, comme avec la série des Cœurs - râpé, pressé, épinglé - pour rendre compte de la violence des émotions, ou la série Dissociation, par une approche fractionnée du réel.

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