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Jill Gallieni

Née en 1948, d’une mère américaine et d’un père français, elle grandit à Aix-en-Provence loin de ses parents. A sept ans, elle vient habiter à Paris chez son père, comédien. Après une école de sténo dactylo, elle se tourne vers le théâtre. Dans les années 80, elle réalise ses premières « Poupées » à partir de tissus montés sur fil de fer. Peu à peu, elle entame une œuvre graphique. Réalisé à une période de sa vie où elle tentait par l’écriture, de retrouver un équilibre Jill Gallieni met au point un rituel précis pour ces dessins qu’elle produit de façon sérielle et simultanée. Elle nomme « Prières » cette suite d’entrelacs cloisonnés tracés à l’encre noir ou colorée qui couvrent l’ensemble de la feuille. Chaque motif, à l’intérieur d’une même feuille de papier, est une prière en soi. « Lorsque j’ai commencé ce travail, je voulais écrire mon mal être. Je ne supportais pas de voir mes propres mots sur la feuille de papier, alors j’ai dessiné par-dessus. De cette façon sont apparues les première Prières inventées de la série Rita, suivie par la série Marie ». Une série qui compte environ trois cents dessins et une quinzaine de cahiers. Elle confie qu’il y a quelque chose de sensuel « et des larmes aussi » dans le travail de l’encre. « Mon travail est fait de silence et de secrets » ajoute-t-elle. Comme un rituel, incantatoire, intime et quotidien.

Son travail est conservé au LaM, musée d’art contemporain, d’art moderne et d’art brut, au MAHHSA-Collection Sainte-Anne, au musée Art et Marges à Bruxelles, à la Fabuloserie à Dicy, au Musée Jean Lurçat à Angers et à la Collection de l’Art Brut de Lausanne.

Les œuvres de Jill Gallieni

La mécanique de l’art

L'artiste met au point un processus de fabrication précis dont l'œuvre va garder la trace. Celle de la main qui fait et celle du mode opératoire.

Gaël Dufrène part d'un premier modèle qu'il dessine, l'agrandit souvent. Il assemble parfois plusieurs vues qu'il retravaille en couleur. La légende fait partie intégrante du dessin. Anna Zemánková découpe papiers et tissus, parfois ciselés en relief, et crée d’étranges et complexes structures végétales. ACM crée une œuvre en expansion à partir d'éléments de métal récupérés, oxydés et assemblés. Les modules dessinés par Simon Le Fur sont répartis sur la feuille comme des sculptures dans un espace d'exposition avec certaines réminiscences du geste du graffeur qu'il fut, au début de sa pratique. Jill Gallieni dessine à l'encre des formes imbriquées qui prolifèrent comme des bulles de paroles incantatoires. Les variations de couleurs structurent l'espace. Wytze Hingst compose des séries de dates, heures et codes, parfois combinées à des lettres. La surimpression de plages de couleur produit des mouvements visuels à haut pouvoir poétique. Chez Hélène Fontana, le motif du visage humain est multiplié à l'infini, tout comme celui des objets, lunettes, chaussures, chapeaux... Une façon de signifier en creux l'absence et la disparition. Mécanicien, Ezékiel Messou, trace à même les murs, puis sur des cahiers d'écolier, le schéma des machines à coudre qu'il doit réparer, comme une collection dessinée. Béatrice Dromas a choisi la technique du collage, comme avec la série des Cœurs - râpé, pressé, épinglé - pour rendre compte de la violence des émotions, ou la série Dissociation, par une approche fractionnée du réel.

GALERIE INTERACTIVE

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