Née en 1956 à Marseille, Hélène Fontana se forme à l’école des beaux-arts de Dijon, de Lyon et d’Aix-en-Provence. Contrainte de gagner sa vie rapidement, elle interrompt son travail de création. Ce n’est que trente ans plus tard qu’elle reprend ses activités créatrices et entreprend une œuvre sur la mémoire et le souvenir des membres de sa famille disparus. Le visage humain surgit comme un motif récurrent qu’elle multiplie et additionne. Apparaissent aussi des accumulations d’objets, de lunettes, de chaussures, de chapeaux… Une technique utilisée dans ses installations des années 1980 où des blocs de tissu blanc évoquant des paquets de linge s’empilaient en forme de mur ou de montagne. Une façon de signifier en creux l’absence et la disparition.
Comme celle de l’artiste Christian Boltanski, l’œuvre d’Hélène Fontana rejoint deux grands thèmes qui ont fortement marqué l’art au XXe siècle : la mémoire et l’oubli. L’arrière-plan historique des violences de masse et des traumatismes collectifs se fait alors, selon les œuvres, plus ou moins explicite dans une tentative délibérée d’interroger la place de l’intime et du destin individuel. Grande coloriste, Hélène Fontana multiplie les techniques : feutre, aquarelle, gomme, acrylique, encre et crayon, dessins en direct et travail d’estampage. Trois œuvres sur papier ont acquise par l’artothèque de Brie-Comte Robert (77) pour sa collection en 2024. Le Fonds de dotation Art Sans Exclusion a acquis une importante série d’œuvres. Hélène Fontana est soutenue par l’association EgArt.
L'artiste met au point un processus de fabrication précis dont l'œuvre va garder la trace. Celle de la main qui fait et celle du mode opératoire.
Gaël Dufrène part d'un premier modèle qu'il dessine, l'agrandit souvent. Il assemble parfois plusieurs vues qu'il retravaille en couleur. La légende fait partie intégrante du dessin. Anna Zemánková découpe papiers et tissus, parfois ciselés en relief, et crée d’étranges et complexes structures végétales. ACM crée une œuvre en expansion à partir d'éléments de métal récupérés, oxydés et assemblés. Les modules dessinés par Simon Le Fur sont répartis sur la feuille comme des sculptures dans un espace d'exposition avec certaines réminiscences du geste du graffeur qu'il fut, au début de sa pratique. Jill Gallieni dessine à l'encre des formes imbriquées qui prolifèrent comme des bulles de paroles incantatoires. Les variations de couleurs structurent l'espace. Wytze Hingst compose des séries de dates, heures et codes, parfois combinées à des lettres. La surimpression de plages de couleur produit des mouvements visuels à haut pouvoir poétique. Chez Hélène Fontana, le motif du visage humain est multiplié à l'infini, tout comme celui des objets, lunettes, chaussures, chapeaux... Une façon de signifier en creux l'absence et la disparition. Mécanicien, Ezékiel Messou, trace à même les murs, puis sur des cahiers d'écolier, le schéma des machines à coudre qu'il doit réparer, comme une collection dessinée. Béatrice Dromas a choisi la technique du collage, comme avec la série des Cœurs - râpé, pressé, épinglé - pour rendre compte de la violence des émotions, ou la série Dissociation, par une approche fractionnée du réel.
Se promener dans la salle d’exposition comme dans un vrai musée, découvrir peintures, dessins et sculptures en 3D et écouter le conférencier présenter les cinq thèmes de la collection. Voilà ce que la galerie Art Sans Exclusion vous invite à vivre.