Gaston Chaissac naît en 1910 à Avallon, dans l’Yonne. Ce fils de cordonnier à la santé fragile, fréquente peu l’école et exerce différents métiers. Marmiton, commis, bourrelier et, lui aussi, cordonnier. En 1937, il rencontre à Paris le peintre allemand Otto Freundlich qui l’encourage à dessiner. Sa première exposition a lieu à Paris en 1938. En 1942, il épouse une jeune institutrice, Camille Guibert, et la suit à travers la Vendée lors de ses changements d’affectation. À Boulogne tout d’abord en 1943, puis à Sainte-Florence en 1948 et à Vix à partir de juillet 1961. Gaston Chaissac croise, dans son environnement immédiat, les matériaux et les personnages qui sous sa houlette deviennent motifs artistiques.  Dessinateur, peintre, écrivain et poète, il est un transformateur qui ne cesse de réinventer les mots, de créer des formes et de détourner des matériaux du quotidien. Toutes les techniques dialoguent, encre de Chine, huile, collage et peinture sur objets de récupération. Il raconte dans son abondante correspondance les menus événements et les rencontres qui rythment son quotidien. Il réussit à nouer des contacts avec de nombreux intellectuels. Son travail commence à être régulièrement publié et exposé. Il est remarqué par Raymond Queneau et André Breton, entre autres, ainsi que Jean Dubuffet avec lequel il entretient une correspondance importante à partir de 1946. Gaston Chaissac décède en 1964. L’Espace Gaston Chaissac à Sainte Florence, en Vendée, situé dans l’ancienne école du village, permet de découvrir le travail de l’artiste, à l’endroit même où sa femme exerçait son métier d’institutrice. Le MASC, musée d’art moderne et contemporain des Sables d’Olonne, conserve la plus importante collection publique consacrée à l’œuvre de Gaston Chaissac, plus de cent cinquante œuvres et quelque cinq cents lettres.