Claire Lancien vit entre Paris et la Haute-Normandie. Née en 1989 à Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime) dans un milieu aisé, elle rompt avec sa famille dès l’âge de 14 ans. Elle change souvent de lieu de vie. Ses rencontres de hasard lui font découvrir la réalité d’une jeunesse en danger. Enfants maltraités ou orphelins, jeunes migrants arrachés à la guerre… autant de visages et de destins dont le souvenir ressurgira dans son oeuvre plusieurs années après. « Ce que je dépeins c’est la différence pour la montrer au grand jour » explique-t-elle aujourd’hui.
Tentée par le théâtre, elle découvre le dessin dans le cadre d’un atelier d’expression. Grâce à une amie qui l’encourage, elle ne s’arrêtera plus. Elle a 23 ans. Si elle suit quelques mois les cours des ateliers de Sèvres, elle est avant tout autodidacte.
Hanté par la figure du double, son univers a parfois les résonances fantasmagoriques de l’oeuvre du dessinateur Fred Deux. Elle avoue chercher à obtenir le rendu le plus proche possible du dessin automatique et ne fait jamais de croquis préparatoires. « Le trait doit être brutal et le cadrage serré pour que ces figures angoissées qui nous défient, nous forcent à les voir telles qu’elles sont ». En 2018, elle obtient un espace de travail dans l’Atelier libre du 59, rue de Rivoli à Paris et est exposée au festival d’art singulier Art et Déchirure, à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime). Lauréate 2018, elle est soutenue par EgArt.
Son travail a été sélectionné dans le cadre de l’exposition collective « Brut ! Génies insolites et artistes hors-les-normes », au Miroir à Poitiers en 2023. Depuis 2018, le Fonds de dotation Art Sans Exclusion a acquis quatre de ses grands dessins à la mine de plomb.
L'artiste projette sur la toile, la feuille blanche ou des supports de fortune sa perception du réel. L'œuvre devient une fenêtre ouverte sur son monde intérieur.
Madge Gill dessine inlassablement, et brode aussi sur des étoffes, parfois de plus de huit mètres de long, la figure d'une femme au chapeau, peut- être son alter ego. Claire Lancien cherche à restituer l'intériorité des êtres qui l'émeuvent. Son travail en noir et blanc, à la mine de plomb, fait surgir un monde inversé, comme un tirage en négatif. Leila Delasalle puise son inspiration autant dans les visages croisés par hasard que dans les formes expressives des pierres qu'elle glane près de l'estuaire de la Seine. Jérôme Turpin met en mots et en images les épisodes douloureux ou extraordinaires de sa vie et sa quête d'un amour parfait. Sybil Gibson peint des visages, des fleurs et des animaux de façon instinctive avec délicatesse, comme des apparitions. Édouard Cohen grave sur bois ou brosse sur la toile un monde du silence issu de ses visions nocturnes. Sébastien Proust peint des rencontres de hasard ou des amis. Il se représente lui-même parfois : Homme-serrure, Bipolaire, Petite lunaire...Il crée une galerie de personnages, entre portraits réels et portraits psychologiques.
Se promener dans la salle d’exposition comme dans un vrai musée, découvrir peintures, dessins et sculptures en 3D et écouter le conférencier présenter les cinq thèmes de la collection. Voilà ce que la galerie Art Sans Exclusion vous invite à vivre.