Francis Marié naît à Hargicourt (02) en 1951. Après avoir préparé un C.A.P. de peinture en bâtiment, il choisit en 1968 d’étudier à l’école d’art de Tourcoing “ne faisant que lire”. Il détruit toutes ses réalisations de jeunesse et, en 1976, s’installe dans une ancienne manufacture de tissage avec sa compagne Corine. Il prend le nom d’artiste Alfred. Ils entreprennent à quatre mains une œuvre sculptée à partir d’éléments récupérés. Ils signent de leurs initiales entremêlées. Pièces de réveils, transistors et composants électroniques, fils fer de barbelés, chaque élément est poncé, oxydé et l’ensemble ensuite assemblé et soudé en architectures fantastiques.
Madeleine Lommel, présidente de L’Aracine, repère leur travail qui commence à partir des années 2000 à être exposé, à New York et Paris. Une cinquantaine d’œuvres est conservée au LaM, musée de Lille-Villeneuve d’Ascq.
L'artiste met au point un processus de fabrication précis dont l'œuvre va garder la trace. Celle de la main qui fait et celle du mode opératoire.
Gaël Dufrène part d'un premier modèle qu'il dessine, l'agrandit souvent. Il assemble parfois plusieurs vues qu'il retravaille en couleur. La légende fait partie intégrante du dessin. Anna Zemánková découpe papiers et tissus, parfois ciselés en relief, et crée d’étranges et complexes structures végétales. ACM crée une œuvre en expansion à partir d'éléments de métal récupérés, oxydés et assemblés. Les modules dessinés par Simon Le Fur sont répartis sur la feuille comme des sculptures dans un espace d'exposition avec certaines réminiscences du geste du graffeur qu'il fut, au début de sa pratique. Jill Gallieni dessine à l'encre des formes imbriquées qui prolifèrent comme des bulles de paroles incantatoires. Les variations de couleurs structurent l'espace. Wytze Hingst compose des séries de dates, heures et codes, parfois combinées à des lettres. La surimpression de plages de couleur produit des mouvements visuels à haut pouvoir poétique. Chez Hélène Fontana, le motif du visage humain est multiplié à l'infini, tout comme celui des objets, lunettes, chaussures, chapeaux... Une façon de signifier en creux l'absence et la disparition. Mécanicien, Ezékiel Messou, trace à même les murs, puis sur des cahiers d'écolier, le schéma des machines à coudre qu'il doit réparer, comme une collection dessinée. Béatrice Dromas a choisi la technique du collage, comme avec la série des Cœurs - râpé, pressé, épinglé - pour rendre compte de la violence des émotions, ou la série Dissociation, par une approche fractionnée du réel.
Se promener dans la salle d’exposition comme dans un vrai musée, découvrir peintures, dessins et sculptures en 3D et écouter le conférencier présenter les cinq thèmes de la collection. Voilà ce que la galerie Art Sans Exclusion vous invite à vivre.